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Cours de dyscalculie 

  1. Introduction

 

        Ce travail est inspiré de l’article du Dr Mazeau « Du logico-mathématiques aux dyscalculies ». Après lecture de cet article, nous avons résumé les points que nous jugions importants et avons rajouté quelques exemples concrets. Avant d’expliquer ce qu’est la dyscalculie, il est essentiel de se concentrer dans un premier temps sur le domaine des logico-mathématiques. Le domaine des logico-mathématiques est vaste et comprend notamment le dénombrement, le comptage et les opérations piagétiennes. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Qui est Piaget ? Avons-nous tous des capacités en logico-mathématiques? Et puis si je suis « nul » en math, suis-je dyscalculique ? Ces quelques points seront abordés ci-après.

 

  2.  Domaine des logico-mathématiques

 

 

A. Piaget- fondateur des théories du développement des logico-math

  

Piaget est un grand psychologue qui s’est beaucoup intéressé au développement de l’enfant et a inspiré bien des auteurs dans le domaine des logico-mathématiques.

Il a développé les théories des opérations logiques (dites aussi piagétiennes), essentielles dans la construction du nombre.

 

 

B.  Les opérations logiques

 

Les différentes opérations présentées dans l’article de Michèle Mazeau sont les suivantes: la classification, l’inclusion (qui est aussi une forme de classification) et la sériation.

 

  • Classification : classer des objets, les ranger selon des critères communs (mettre ensemble ce qui va ensemble). Ex : classer des objets selon leur couleur, leur nature.

  • Inclusion : inclure des ensembles dans d’autres ensembles. Ex : dans le groupe des animaux, on retrouve des mammifères, dans les mammifères, on retrouve ceux qui sont domestiques, sauvages,…

  • Sériation : relation d’ordre entre les nombres. Ex : ranger des objets par ordre de taille, par épaisseur, sérier des couleurs de la moins foncée à la plus foncée,…

 

Ces opérations Piagétiennes dites logiques sont essentielles dans la construction du nombre (pour donner sens au nombre). Etre capable de comprendre que le nombre a une classe, un cardinal et qu’il a également un ordre significatif dans la suite numérique.  Ex : 4 puis 5 puis 6,… et ainsi comprendre cette relation d’ordre. Un nombre peut à la fois être « plus grand que » et « plus petit que ». ex : « 5 » est plus grand que « 4 » mais plus petit que « 6 ». L’inclusion est également importante pour comprendre qu’un nombre peut inclure un autre nombre. Ex : 3 rentre dans 5 à 5 inclus 3.

Dans les opérations logiques nous pouvons aussi noter la conservation. Celle-ci ne sera pas détaillée car elle ne faisait pas l’objet de cet article.

 

 

C. Dénombrement/comptage

 

Pour dénombrer, il faut maitriser la chaine numérique verbale, pouvoir coordonner le pointage et le regard ainsi que faire correspondre avec le pointage les éléments de la chaine numérique verbale et gérer l’espace. Le dénombrement a une grande importance dans l’acquisition du nombre. Pour certains auteurs le dénombrement est complémentaire aux opérations logiques, pour accéder à la construction du nombre. Il peut toutefois également entraver la compréhension du nombre. C’est pourquoi il faut y mettre du sens. Attention le dénombrement n’est pas à confondre avec le comptage qui est l’oralisation d’une suite numérique. Le dénombrement n’est pas synonyme de litanie du nombre.

 

D. Compétences innées et environnementales du bébé

 

Nous naissons tous avec une petite boite à outils dans notre cerveau, avec des connexions neuronales.

Ses réseaux ont été préprogrammés au subitizing et à l’estimation de quantité. Le bébé a donc des capacités innées en logico-mathématiques. Cela a été également présenté dans l’étude de Gelman et Gallistel où on a constaté que les enfants pouvaient compter jusque 3, faire de petites additions et des soustractions.

 (Expérience : Cacher 2 jouets et en montrer 3 à Réaction de surprise de l’enfant car il est conscient du résultat). Il a également des capacités de perception immédiate (subitizing).

L’environnement joue un rôle important dans cet accès au nombre. En effet, tout au long de notre vie de nouvelles connexions peuvent se former. C’est au fil des manipulations que ces compétences se développeront. Il est possible que ces connexions au niveau des systèmes cérébraux soient défectueuses, de ce fait cela peut entrainer un trouble du sens du nombre.

 

 

  3.  Dyscalculie

 

A. La dyscalculie c’est quoi ?

 

C’est un dysfonctionnement dans le domaine des logico-mathématiques. La dyscalculie est un trouble du sens du nombre (persistant). Elle est à différencier de simples difficultés en mathématiques. Les critères pouvant amener au diagnostic de dyscalculie est expliqué, ci-après. Elle peut-être isolée ou accompagnée d’autres troubles ou difficultés. Il est toutefois important à noter que la dyscalculie est un trouble rare, encore assez méconnu et différent d’un enfant à l’autre, bien que de grands critères permettent de la classifier comme telle.

 

 

B. La dyscalculie ou plutôt les dyscalculies

 

  • Dyscalculie primaire

C’est un trouble du sens du nombre. C’est selon l’article la vraie dyscalculie.

 

  • Dyscalculie secondaire (dyscalculie-symptômes)

 

Elle est due à des troubles en amont de :

 

- fonctions langagières (ex : ne pas comprendre ce que signifie « autant », « plus », « moins »,…)

-fonctions visuo-spatiales (ex : 597 vu comme 561 car le 9 et 6 se diffère seulement de leur orientation spatiale et le 1 et le 7 sont très ressemblant, la barre du sept étant juste plus haut. Certains chiffres peuvent être inversés, d’autres peuvent être omis,…)

-fonctions exécutives (problèmes d’attention, de concentration, d’inhibition,…)

- mémoires (MCT et ML)

 

Tous ces éléments sont en corrélation avec le domaine des logico-mathématiques.

En effet si ces compétences ne sont pas bonnes cela risque de poser des problèmes. Ces difficultés ne signifient cependant pas nécessairement que l’enfant est un multidys.

 

 

C. Critères dys

 

Avoir des difficultés en mathématique n’amène pas systématiquement à un diagnostic de dyscalculie. Pour être diagnostiqué dys il y a différents critères :

  • Intense (il ne s’agit pas de résultats légèrement faibles. Selon des tests normés et un étalonnage, l’enfant doit se trouver à moins d’1,6 E-T)

  • Durable (ces difficultés persistent dans le temps, au moins 6 mois).

  • Spécifique (c’est un trouble cognitif spécifique, excluant toutes déficiences mentales)

 

 

D. Diagnostic

 

Le diagnostic s’établi à l’aide d’une équipe pluridisciplinaire composée de :

 

- neuropsychologues, neuropédiatres

- médecins

- psychologues

- logopèdes ,…

Des testings psychologiques et logopédiques sont réalisés. Toutefois, le diagnostic est donné par le neuropédiatre ou neuropsychologue.

 

 

 

E. Interventions

 

Une rééducation est souvent nécessaire afin que l’enfant puisse avoir des techniques et puisse compenser son trouble qui persistera toute sa vie.

Les intervenants rééducateurs peuvent être des orthophonistes (logopèdes), des ergothérapeutes,… Des orthopédagogues peuvent également intervenir dans la mise en place d’aménagements raisonnables.

 

 

 

  4.  Conclusion

 

La dyscalculie est un trouble des logico-mathématiques et plus précisément du sens du nombre. C’est donc un trouble persistant. Il est spécifique et intense.

 

Après annonce du diagnostic, une rééducation est nécessaire. L’accès à la construction du nombre se fera au fil du temps et des manipulations. Les opérations logiques et le dénombrement sont essentiels pour arriver à ce sens du nombre. C’est l’enfant même qui est également rééducateur de sa propre rééducation. Il doit pouvoir par lui-même faire le lien entre les manipulations concrètes et l’abstrait. Il sera bien entendu guidé et aidé pour faciliter cet accès à l’aide principalement de verbalisation durant ses manipulations.

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Voici notre carte mentale sur la "Dyscalculie" fait par Amalia, Lola et moi. 

Excusez-moi pour la netteté des branches de couleur qui ne sont pas tout à fait alignées, ce sont plusieurs captures d'écran. Vous pouvez zoomer pour lire correctement. 

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